jeudi 25 février 2010

Note du jeudi.

J'ai pris des boulevards déserts à l'arrière d'une moto, tard dans la nuit.
Mes mains glissaient sur son blouson et je crois qu'on roulait beaucoup trop vite.
Mon casque pesait trop sur les quantités d'alcool ingérées.

Mon ventre se nouait.
Quelques minutes avant, je lui avais dit que je ne désespérais pas, que je finirais par trouver. Qu'au final, tout ça n'a peut-être pas de sens.

J'ai tourné la tête et j'ai vu des arbres esquisser une danse quasi fantasmagorique derrière nous.

lundi 22 février 2010

Les gens disent que ce bouquin est lent et bizarre.
Peut-être que j'aime les choses bizarres...



Note du lundi

Je prends sur moi.

Je crois que je suis très courageuse.

jeudi 18 février 2010

Note du jeudi

Ce matin, quelque chose s'est effondré.

jeudi 11 février 2010

Garden State, de Zach Braff.

mardi 9 février 2010


Invictus, de Clint Eastwood.

Invictus

Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les dieux qui me donnent
Une âme, à la fois noble et fière.

Prisonnier de ma situation,
Je ne veux pas me rebeller.
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout bien que blessé.

En ce lieu d'opprobres et de pleurs,
Je ne vois qu'horreur et ombres
Les années s'annoncent sombres
Mais je ne connaîtrai pas la peur.

Aussi étroit soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme.

William Ernest Henley

Bright Star, de Jane Campion.

Si vous saviez comme ce film m'a bouleversée.
J'aime la délicatesse de certaines scènes, comme lorsque le rideau de lin se soulève dans sa chambre et qu'elle a l'air si calme.
J'aime la violence de la fin, sa voix rauque et son souffle coupé.
Du grand art.

Note du mardi

Ce matin, je faisais partie de la France qui se lève tôt.
A cinq heures, j'observais mon reflet blafard dans la salle de bain.
Une heure plus tard, c'était le sac à l'épaule que j'attaquais la côte qui mène à la gare.

J'avais presque l'impression d'effleurer un savoir mystique.
Tous les volets étaient encore fermés, je n'ai croisé ni voiture, ni homme, ni chat.
Je respirais un air étrange, comme saturé d'immobilité.
Les lampadaires éclairaient la route d'une lumière spectrale.

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Nous étions six dans le wagon.

Quand je me suis endormie, je sentais dans mon dos sclérosé le chemin de fer chaotique.

samedi 6 février 2010

Note du samedi

J'aime bien commencer une journée par une bonne nouvelle.
Une qui fait que le stress des douze semaines de cours avait des raisons d'être, que les nuits amputées valaient la peine.

Quand j'ai lu ça, j'ai eu des fourmis dans le plexus solaire.
Alors j'ai couru dans les escaliers rejoindre ma mère.
Mes frères dormaient encore et mes pieds volaient au-dessus de trois marches à la fois.

J'ai mon semestre.

jeudi 4 février 2010


Quand on est de l'autre côté du pont, il faut tourner à droite pour arriver chez moi.
J'aime habiter à côté d'une rivière.
Savoir qu'il me faut traverser un pont pour arriver à la campagne.

C'est ici qu'on a jetée ses cendres.
A cet endroit précis.
J'aime savoir que des mûres y poussent tout près.
Ce n'est pas triste.

Note du jeudi

Dans ma rue il y avait une ambulance. Juste devant ma porte. Il faisait déjà nuit. Il pleuvait un peu et les gyrophares heurtaient les colombages.
J'ai cette lumière en horreur. Je l'ai toujours vu comme annonciatrice de blessures, de sang, de chagrin. Je me tais toujours quand je la vois. Je crois qu'elle me gêne.

Quand j'avais neuf ou dix ans, on revenait de la piscine un dimanche matin. Il y avait une grue et dans les rochers qui plongent vers l'Allier une voiture. Écrabouillée. Sur le capot. Je crois que mon sac de sport est devenu trop lourd. Je me souviens de ma mère qui m'avait serré plus fort la main et du pompier qui a dit "elle est morte sur le coup".
C'était effrayant, cette pente abrupte, cette voiture pulvérisée.
J'emprunte souvent ce chemin. Et à chaque fois je repense à ce dimanche matin, à l'épaisseur réduite de la voiture, à la main de ma mère et à mon cœur qui se serre.

mardi 2 février 2010

Note du mardi

C'est le Jour des Crêpes.
Et je crois que ce sont ces jours-là qu'Ils me manquent le plus.
Même si... Même si.

Il paraît que la pâte à crêpes la plus simple répond à la Règle Quatre Trois Deux Un (quatre verres de lait, trois œufs, deux verres de farine et une pincée de sel).
Et ça, c'est un peu magique comme formule.

lundi 1 février 2010

Diarios de motocicleta, de Walter Salles.

Note du lundi

Quand je vois mes cernes, je suis tentée de m'interdire toute nouvelle dose de caféine.
Je crois que j'ai mis le doigt dans un engrenage, que je bois du café parce que je suis fatiguée à cause du café.
Je ne sais plus comment j'en suis venue à m'endormir si tard. C'est certainement en suivant le fil des pages sur le Romantisme allemand. Chaque soir j'escaladais un peu plus haut les minutes. Jusqu'à observer les immeubles plonger dans le jour suivant. Jusqu'à entendre L. fermer le bar.
J'ai presque l'impression de toiser un royaume, de régner en souveraine sur la ville. Je regarde les toits d'en face. J'écoute le silence, le radiateur qui claque, le frigo qui ronronne. Parfois, quand je me sens fragile, je fais des choses. Je regarde sur Internet comment poussent les théiers en pot, fais des damiers sur des feuilles à carreaux format A4 ou ramasse un crayon avec mes orteils en regardant la télé.
Puis le sommeil, ou la raison, me pousse à déplier le clic-clac.
Je m'allonge.
Et j'attends.