dimanche 31 janvier 2010


Le Violon d'Ingres, de Man Ray.

Note du dimanche

Je me suis longtemps levée tôt les dimanches.

Il était à peine huit heures quand petite je sortais de ma chambre à pas feutrés et tournais la poignée du salon. Je me lovais dans le canapé.
Je regardais le ciel par la grande fenêtre.

Mes parents dormaient encore ensemble.
Théodore serrait Potame, l'hippopotame vert de mes nuits de bébé.
Victor dormait avec une petite voiture entre chaque doigt.

Mais j'ai grandi et les années filantes laissent un poids sur mon sommeil.
Je ne sais pas si c'est mon extrême fatigue, la lassitude ou les heures de chagrins à cicatriser mais je dors.
Presque paisiblement.
Je ne rêve plus. Je ne me réveille plus la nuit.
Je m'éteins.

Je crois que 10 heures est l'heure légale du réveil des dimanches, vacances et jours fériés.
Alors j'exerce mes nuits à tourner encore un peu.
Je tiens compte de mes Records de Levée Tard. Le matin, de la brume dans les cheveux, j'approche mes yeux myopes à quelques centimètres de mon réveil. Et je compare, je compte, j'établis un podium.
Je saute de mon lit, pour ne pas être fauchée par un coup de mélancolie entre les omoplates.


Ce matin, en ouvrant les volets, je me suis sentie bien.
J'ai bu mon café dans la cour, il y avait de la poussière de froid sur le toit.
Je regardais le ciel...

samedi 30 janvier 2010

Tokyo Sonata, de Kiyoshi Kurusawa.

Note d'une entrée.

Je ressentais tout juste un petit picotement.
Mais pour tout de même conserver mes souffles, j'ai cherché ce qui m'échappait.
Et je n'ai pas trouvé.
Alors j'ai oublié.

Je crois que c'est sur la plage, en regardant l'écume, que je me suis souvenue.
Je crois que c'est à ce moment précis que j'ai compris que j'avais le droit d'être en vie.
Et comme dans un souffle de vent, quelque chose est tombé d'entre mes poumons.

J'étais libre.