jeudi 4 février 2010

Note du jeudi

Dans ma rue il y avait une ambulance. Juste devant ma porte. Il faisait déjà nuit. Il pleuvait un peu et les gyrophares heurtaient les colombages.
J'ai cette lumière en horreur. Je l'ai toujours vu comme annonciatrice de blessures, de sang, de chagrin. Je me tais toujours quand je la vois. Je crois qu'elle me gêne.

Quand j'avais neuf ou dix ans, on revenait de la piscine un dimanche matin. Il y avait une grue et dans les rochers qui plongent vers l'Allier une voiture. Écrabouillée. Sur le capot. Je crois que mon sac de sport est devenu trop lourd. Je me souviens de ma mère qui m'avait serré plus fort la main et du pompier qui a dit "elle est morte sur le coup".
C'était effrayant, cette pente abrupte, cette voiture pulvérisée.
J'emprunte souvent ce chemin. Et à chaque fois je repense à ce dimanche matin, à l'épaisseur réduite de la voiture, à la main de ma mère et à mon cœur qui se serre.

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